L’enquête a été envoyée aux étudiants de l’Université de Strasbourg par courriel et leurs réponses recueillies en ligne et de manière anonyme via l’application Lime Survey.
Les questions posées portaient sur un proche connu de l’étudiant et n’utilisant pas internet (non-usage).
Caractéristiques des individus
La majorité des proches en situation de non-usage d’internet sont de femmes (60%). La répartition des individus par catégorie socioprofessionnelle est caractérisée par une forte représentation des employés (24%) et des professions intermédiaires (19%) par opposition aux artisans (2%) et aux exploitants agricoles (2%), très minoritaires. On ne dénombre aucun retraité.
Origine du non-usage
Le non-usage est considéré comme un refus volontaire de se servir d’internet pour 40% des individus. Cependant dans la moitié des cas rapportés (52%), le non-usage est motivé par des difficultés à se servir d'internet.
Dans les cas de refus volontaire, le non-usage est plus souvent mis sur le compte d’un manque de motivation (40%) plutôt que sur une absence de besoin (27%) ou encore sur une crainte d’y accéder (17%).
Pour ceux qui évoquent une difficulté à se servir d’internet, la première cause serait son abord trop complexe (40%), suivie par le manque de formation (36%). La question matérielle est peu évoquée (10%).
Conséquences du non-usage
Le non-usage d’internet n’est pas perçu comme un désavantage pour le proche (40%) ce qui semble cohérent avec le pourcentage de refus observé. En revanche, lorsqu’un désavantage est perçu (32%), ce sont l’absence d’accès aux services en ligne (68%) et la perte d’opportunités de relations sociales (45%) qui sont évoquées en premier.
Facilitation de l’accès
Les éléments facilitateurs d’accès à internet évoqués respectivement par 50% et 43% des individus sont un accompagnement à l’usage mais également une aide technique. La question de la formation vient en troisième place avec 32% des possibilités évoquées mais cette solution se confond probablement avec l’accompagnement.
Si formation il y a, alors celle-ci devrait préférentiellement se dérouler au domicile (57%) et mise en place par un proche (57%) ou un organisme public (48%).
Éléments de réflexion
Compte tenu du nombre de répondants et considérant qu’il s’agit ici d’une enquête menée auprès de jeunes poursuivant des études, il n’est pas question d'extrapoler des conclusions à l'échelle de la population générale. Néanmoins ces données permettent d’élaborer de premières hypothèses de travail.
Il existe une part importante des individus qui refuse délibérément d'utiliser internet (40%). Pour nombre d'entre eux, cela ne semble pas poser de réel inconvénient. Cependant, dans cette population c’est le manque de motivation pour se lancer dans l’usage qui est le plus important. L’absence de besoin ou la crainte de communiquer des données personnelles ne viennent qu'en deuxième lieu. En fait, la plupart des individus concernés par le non-usage n’accèdent pas à internet parce qu’ils ne s’en sentent pas capables (52%). La question matérielle est peu soutenue.
La relation entre le statut socio-économique et l’accès à internet pourrait être moins forte aujourd’hui qu’il a quelques années, ce que conforte la progression de l’accès à internet dans les ménages français. En effet, ce taux avoisinait en moyenne 64% en 2010 (chiffres INSEE) et n'a cessé de progresser depuis lors atteignant 74% début 2012 (selon le baromètre de la Chaire Économie Numérique de Paris Dauphine). Ces moyennes sont bien plus hautes si on ne considère pas les retraités et les personnes sans activité professionnelle. Le secteur agricole est le plus bas (avec 64% de connectés en 2010) alors que les autres secteurs oscillent entre 71% et 96%. C’est l’accès au savoir et au savoir-faire sur internet qui pourrait désormais être source d’écarts. Par conséquent, il se pourrait qu’un accompagnement ou une formation soit plus efficace qu’une aide matérielle.
Résultats détaillés